Qui d'entre nous n'a essayé d'immortaliser sur la pellicule, avec plus ou moins de bonheur, son aquarium et ses pensionnaires ? Voici quelques trucs. La technologie évolue beaucoup plus vite que notre capacité d'achat. Mais point n'est besoin de posséder l'appareil dernier cri pour réaliser les meilleures photos. Heureusement ! ![]() Certains automatismes sont aujourd'hui vraiment très performants, pour ne pas dire indispensables. Mais le plus important est de posséder un boîtier adapté à la photographie rapprochée au flash ou macrophotographie. L'appareil le mieux approprié est, sans aucun doute, l'appareil reflex à objectifs interchangeables. Ce type d'appareil permet un cadrage précis et réel, puisque la visée s'effectue à travers l'objectif. Ce point est très important, surtout pour les gros plans et la photographie rapprochée. Par contre, les appareils à mise au point automatique (autofocus) ne sont pas d'une grande ef ![]() ![]() L'appareil idéal possède un système de contrôle automatique de l'éclair du flash dit TTL. Cela simplifie réellement la vie et permet de se concentrer sur le sujet à photographier. Une vitesse de synchronisation au flash de 1/60e de seconde est amplement suffisant. Dans un souci constant de recherche de qualité, l'objectif est l'élément clé de la réussite. De lui dépendent la qualité et la finesse de vos images. Choisissez une optique de qualité et demandez conseil à votre détaillant. L'objectif le mieux adapté est le macro de 50 mm ou mieux de 100 mm qui permet de réaliser à la fois des plans larges et des plans rapprochés tout en restant à distance du sujet. Un avantage à ne pas négliger lors de la prise de vue d'espèces timides et des pariades de reproduction. Il est également possible d'utiliser un objectif standard avec des bagues allongées qui permettent de réaliser des photos rapprochées. J'ai utilisé ce procédé efficace et peu coûteux pendant de longues années avec beaucoup de satisfaction. Et je l'utilise encore très souvent en association avec un objectif macro pour réaliser de très gros plans. La lumière est un souci constant puisque l'éclairage ambiant de l'aquarium est insuffisant pour permettre de réaliser des photos nettes des poissons. L'usage du flash ou des flashs est donc impératif en aquarium. Achetez de préférence un flash puissant avec un nombre guide (N.G.) entre 36 et 40. Il devra fonctionner en automatisme (T.T.L) et être muni d'un câble puisque la majorité des photos en aquarium sont réalisées avec un éclairage décalé par rapport à l'axe de prise de vue. Pour ma part, j'utilise, en plus du flash principal, 2 ou 3 petits flashs qui servent d'éclairage secondaire. Ils permettent d'adoucir l'éclairage ou de créer des ambiances particulières. Ces flashs sont équipés de cellules d'auto-déclenchement qui évitent la présence de câbles. L'éclairage avec plusieurs flashs pose souvent quelques problèmes. D'autant qu'il est impossible d'utiliser des formules faisant appel au Nombre Guide (NG) du flash du fait de la réflexion de la vitre et de la présence de l'eau. Aucun problème pour les plus fortunés qui pourront acquérir soit un flashmètre électronique permettant la mesure des éclairs, soit plusieurs flashs TTL, voire les nouveaux flashs automatiques sans cordon. Plus simplement, il est aussi possible d'obtenir de bons résultats. A l'aide de 2 flashs simples utilisés en pleine puissance et équipés d'une cellule d'autodéclenchement. Un nombre guide de 20 à 25 est suffisant. Ces 2 flashs sont positionnés sur le dessus de l'aquarium. Le flash principal doit être TTL et éclairer le sujet à 45 ° par rapport à la vitre. La technique consiste à utiliser la commande automatique de l'éclair du flash en choisissant un diaphragme supérieur d'une ou deux valeurs à celui nécessaire aux 2 flashs secondaires. Pour déterminer le diaphragme nécessaire, il faut tout simplement procéder à quelques essais, en prenant le même sujet avec des diaphragmes différents, ce que l'on appelle en photographie "le bracketing". Essai 1 : f = 4 Le sujet est surexposé c'est-à-dire trop clair. La puissance des 2 flashs secondaires est trop importante. Essai 2 : f = 8 Le sujet est correctement exposé mais la lumière par le dessus est trop importante. Ce diaphragme correspond à la puissance des flashs secondaires. Essai 3 : f = 11 La photo est bonne, le sujet est bien exposé. Le flash TTL principal a fonctionné en apportant le complément de lumière. Après quelques essais, vous parviendrez facilement à déterminer, par déduction, le diaphragme nécessaire en fonction des dimensions de l'aquarium. Une technique simple et peu coûteuse. N'hésitez pas à jouer avec l'éclairage en fonction des sujets. Pour un sujet translucide comme une crevette ou un silure de verre, un éclairage un peu en contre-jour est du plus bel effet. De même, l'angle créé par la position du flash par rapport au sujet peut mettre en valeur les couleurs de certains poissons tels que Phenacogrammus interruptus (tétra du Congo), Nematobrycon palmeri (tétra-empereur) ou killies. Lorsque le sujet est très clair ou très foncé, et si le cadrage n'est pas serré, modifiez la sensibilité affichée par rapport à la sensibilité nominale du film surtout en diapositives. Pour un sujet clair, si la pellicule est de 100 ASA, affichez 200 ASA. Pour un poisson foncé, optez pour 50 ASA. Il est possible d'utiliser les modes de correction de l'appareil ou les programmes surexposition ou sous-exposition si l'appareil en dispose. J'utilise des films diapos dits inversibles qui permettent de ![]() Gardez toujours à l'esprit que pour un éclairage donné, la zone de netteté est conditionnée, en définitive, par la sensibilité du film. Avec f = 8, la profondeur de champ est moins importante qu'avec f = 16. Une profondeur de champ importante implique une plage de netteté plus grande. C'est un paramètre très important pour les gros plans et les poissons rapides. Je conseille l'usage de pellicules 100 ASA qui permettent à la fois de conserver une bonne qualité de photos et d'offrir une zone de netteté suffisante. La présence d'éléments interférents entre l'appareil photo et le sujet à photographier ne facilite pas la photographie aquariophile. Ces éléments qui ont un pouvoir de diffraction et de réflexion de la lumière sont constitués par la glace frontale et l'eau. De la propreté de ces deux éléments dépend bien entendu la qualité de vos photos. La glace frontale doit faire l'objet d'un nettoyage méticuleux. A l'intérieur, par élimination des algues et des dépôts. Ainsi qu'à l'extérieur par le nettoyage des traces de calcaire et des poussières. Cela est particulièrement important si l'on ne plaque pas l'objectif contre la vitre et si l'on utilise un éclairage au flash. La limpidité de l'eau est cruciale. Elle doit être filtrée afin d'éliminer les particules en suspension. Et elle doit être incolore sauf si la coloration est recherchée (eau noire). Le cas échéant, on peut utiliser une filtration sur charbon ou sur diatomées. Evitez également la présence de bulles d'air assez fréquentes en eau de mer. Eclairées au flash, elles se traduisent par une multitude de taches blanches peu esthétiques. Les aquariums devront de préférence être plantés ou décorés de façon à masquer la vitre arrière qui réfléchit les éclairs du flash. Difficile de parler d'une technique car de nombreuses méthodes permettent d'arriver à de bons résultats. Je me contenterai d'évoquer deux méthodes que j'utilise en fonction des situations rencontrées. La première méthode consiste à utiliser un objectif muni d'un pare-soleil souple et à réaliser les photos l'objectif collé contre la vitre. Les flashs sont fixés de part et d'autre de l'appareil avec des barrettes. Le flash principal, lui, est fixé sur l'appareil. On peut également utiliser des pieds pour positionner les flashs de chaque côté de l'appareil en respectant un angle de 45 ° par rapport à la vitre. L'éclairage peut également s'effectuer partiellement par le dessus. Cette méthode convient tout à fait lorsqu'on n'est pas sûr de la propreté de la vitre. Elle permet d'effectuer des photos lors d'expositions ou dans des musées. Elle permet également un déplacement rapide lorsque les flashs sont fixés sur l'appareil. Un inconvénient : une certaine lourdeur de l'ensemble. Cette technique ne convient pas pour les sujets proches de la vitre avant ni les poissons farouches. La mise au point s'effectue principalement avec la bague de mise au point d'où une certaine lenteur et un manque d'efficacité pour les prises de vue d'espèces rapides. La seconde méthode fait appel au même matériel. Mais cette fois, il ne faut pas plaquer l'appareil contre la vitre. Cette technique nécessite une grande propreté de la vitre. Elle convient parfaitement pour la photographie à domicile car elle demande une grande préparation. Par contre, elle présente de nombreux avantages. Comme une grande mobilité et une mise au point accélérée par mouvement rapide de l'appareil d'avant en arrière. En utilisant les objectifs adaptés, il est possible de rester à distance du sujet et d'obtenir des photos plus naturelles. C'est bien évidemment la méthode que je préfère malgré la rigueur qu'elle exige. L'axe de prise de vue doit être rigoureusement perpendiculaire à la vitre pour éviter la formation de reflets. Je positionne souvent le flash principal à 45 ° par rapport à la vitre et je place 1, 2, ou 3 flashs secondaires sur le dessus du bac. Cette technique donne un bon rendu des couleurs et évite la formation d'une ombre. Lorsque l'eau est chargée de bulles ou d'impuretés, l'éclairage par le dessus donne de moins bons résultats puisqu'on assiste à l'apparition de multitudes de points mis en exergue par la luminosité du flash. Il existe de nombreuses méthodes dérivées de ces façons de procéder. Les professionnels utilisent également des flashs de studio avec lampe pilote qui permettent de contrôler directement le rendu des éclairages et de gérer au mieux les effets de reflet. Ce matériel reste coûteux et limité à une utilisation en studio en raison de sa lourdeur. La photo parfaite n'existe pas et comme tout art, elle est perfectible. Elle doit faire l'objet d'une recherche personnelle qui passe par une bonne connaissance de son matériel et de ses limites. |